Allemagne - Episode II

Publié le par Roland

11 heures. Ca y est, repus, nous avons repris le car et arrivons à Buchenwald, près de l'ancienne gare. Cette gare servait essentiellement à transporter les matériaux lourds pour les usines, et non pas un usage uniquement de transport de détenus. Elle a été construite tardivement. Avant, les déportés marchaient entre la gare de Weimar et le camp (plus de 10 km , et ça monte !). Sinon, ils étaient convoyés en camion.
Dans tous les cas, cela se faisait sous les coups de S.S. et les aboiements et morsures de chiens spécialement dressés à cet effet ...
Cette première incursion près du monde des détenus nous met quelque part dans le bain.
Puis nous approchons de l'entrée du camp. La porte est un batîment presque coquet. Les casernes des SS à gauche, crépies au jaune, sont semblables à des batîments "normaux".
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Ca y est, nous y sommes. C'est par là que sont passés les 266 000 détenus ... cette porte où l'inscription "Jedem das seine" est visible coté camp. "A chacun son dû" ? la belle ironie ...
Buchenwald était un camp de concentration nazi, pas un camp d'extermination. Du moins pas la nomination officielle, car ici comme ailleurs, le but était l'extermination par le travail. Pas de chambre à gaz mais un crématoire, pour se débarasser de ses corps et de ceux des camps alentours.
Nous entrons sur la place d'appel. Il ne reste plus aucun block, où logeait les prisonniers. Nous sommes devant une vaste étendue vide, sans aucun paysage derrière du fait de la brume.
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Un peu à droite, un panneau nous montre une photo d'époque : on dirait une zone industrielle, avec de longs batîments semblables et des cheminées.
Nous n'aurons pas vraiment de détails sur la vie du camp. Georges n'a passé que 27 jours ici, et pas dans le cmap principal. Il aurait mieux valu se renseigner par des livres avant de venir. Tant pis, il ne sera jamais trop tard ! Tout le groupe se dirige vers le crématoire.
Nous entrons dans une pièce avec une table de vivisection en carrelage blanc : c'est ici que des "chirurgiens" dont leur chef était maçon de métier s'adonnaient à des experimentations diverses avec des humains comme cobayes sur diverses pathologies sciemment transmises (thypus).
La pièce suivante, de dimension modeste contient quelques plaques commémoratives. Au fond, une autre pièce, fermée par une porte transparente contient des urnes en métal destinés à receuillir les cendres. On nous en montre un certain nombre.
Plus loin se trouve la salle de crémation : il y a trois fours en brique. Sur le premier, reste une sorte chariot monté sur rail, qui devait faire rentrer le corps à l'intérieur.

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Ensuite, nous sommes allés à la cave, lieu de pendaison et de stockage des cadavres non incinérés. Certains ne sont pas rentrés, d'autres ont regretter de le faire. Des gens ont été violemment assassinés (et non pas à petit feu par des conditions de vie ignobles et une déshumanisation) là et on le sent. Une quinzaine de crochets subsistent, le mur a vécu. Au fond, il y a un monte charge, plutôt un monte-cadavres en direction des fours.

Fin de la matinée, nous passons devant les casernes SS pour prendre notre bus sur l'immense parking.

Le repas.
La discussion se fait fort heureusement plus légère. Hors de questions pour chacun de nous de rester 3 jours entiers plongés à 100% dans le pire de l'Homme, il nous faut décompresser.
Après un copieux petit déjeuner, nous avons encore faim : le grand air, ça creuse, di(c)t-on. Au menu : grosse saucisse et purée de pommes de terre maison. C'est absolument délicieux : le porc n'est pas gras, il a un sacré bon goût et la purée sent l'authentique, le fait maison. Dans ce coin perdu de l'Allemagne, les organisateurs ont pensé à ceux qui ne mangent pas de porc et une alternative est proposée, un bon point ! Les serveuses nous proposent du rab, que j'accepte avec joie ^^

Petit point sur l'hotel.
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Nous étions une grosse vingtaine à y loger : les chambres sont aux étages (la mienne, individuelle :-) au deuxième mais ça, on s'en moque), la réception, les cuisines, le bar le restaurant et la salle à la manger (oui, deux pièces distinctes) et au sous-sol des toilettes, une salle de jeu avec billard, table de ping-pong et flechettes. Enfin, un sauna s'offre à ceux qui veulent prendre sur leur temps de sommeil pour se chauffer les pores. J'oubliais une cabine UV au premier étage, qui n'a pas du servir à grand monde.

Le petit déjeuner se prenait entre les seuls résidents de l'hôtel (que nous occupions entièrement) mais les deux autres repas se faisaient en compagnie des membres du groupe logés dans l'autre hotêl.
Le petit-dèj et le dîner étaient sous forme de buffet. Du café nous attendait à table, mais du thé était disponible (Suzy, la serveuse qui parlait quelques mots de français le proposait à qui voulait). Au buffet un peu de jamabon cru, de fromage, quatre ou cinq sortes de pain différents, des confitures, du nutella, des jus d'orange et multivitaminé, des brioches maison, des yahourts de 150 grammes ! De quoi affronter le froid la journée !
Le déjeuner était servi à table
Le dîner, aussi un buffet comprennait une soupe, un plat chaud (variant tous deux chaque soir, évidemment) et un large buffet !
Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous n'étions pas affamés, loin de là !
Et pour ne rien gacher, le bar était très accessible ;-)

Publié dans vacances

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R
Je ne suis pas vraiment de ton avis. J'ai choisi de faire ce voyage (non scolaire), pour vraiment me pencher sur le sujet (en plus, c'était gratuit, ça me faisait revoir l'Allemagne etc ...)Et en fait, on ne voit presque rien de répugnant, d'impressionnant. Le plus horrible là dedans sont les conditions de vie (et de mort ...) mais ce sont des témoignages qui nous apportent ces élements. Le décor peut aider à s'imaginer cela, mais dans mon cas, je n'avais pas lu de témoignages.Dans le cas des voyages scolaires, c'est vrai qu'un voyage ça fait peut être beaucoup et qu'un témoignage (ou plusieurs) suffiraient, mais tout le monde n'a malheureusement pas conscience des possibilités de la barbarie humaine, exposée la plus récemment en Europe dans les camps de concentrations et d'extermination.  Oui, des êtres humains ont créer cela, d'autres ont fermé les yeux alors qu'ils allaient comme au cirque voir ce qui se passait autour des camps de concentration etc ... Des être humains ont trouvé cela normal ! Et d'autres riverains se sont tu par peur de passer de l'autre coté du barbelé.  Durant ce séjour, on a également visité Weimar (enfin, en free lance), ancienne capitale intellectuelle de l'Allemagne et le groupe était sympa (on parlait d'être chose quand on ne visitait pas, heureusement !)
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L
Mais pourquoi à chaque fois que les voyages scolaires se dirigent vers l'Allemagne il faut se taper les camps de la mort? Je vois pas plus morbide et plus répugnant. "Oui mais il y en a qui aime bien voir de leur propre yeux l'endroit que..." QUOI? Mais c'est encore pire, c'est pas une manie des organisateurs que de vouloir faire de l'histoire de l'Allemagne la partie la plus puante, non, les élèves en redemandent!Tssss... Et pourquoi on emmene pas les élèves au Miroque?
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